Il ne faut pas jouer avec le feu

De Strindberg

Une ville de villégiature. Un père accroché à des proverbes et des dictons, un fils et une belle-fille plus attachés aux palabres fallacieux qu’aux réalités quotidiennes. Un ami de ce jeune couple qui flotte dans cette atmosphère comme un ludion dans un bocal…

 

Avec Gilles Champion, Eric Platroz, Jean Marie Lequesne, Caroline Dauphin, Malika Hachani, Agnès Roquet

Mise en scène de Jean Paul Vittoz

Création le mardi 2 février 1993 à l’école de métiers EDF de la Pérollière (St Pierre la Palud)

Production du 9 au 20 février 1993 à la MJC de Perrache.

 

 

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 LE MOT DU METTEUR EN SCENE

J’aime Strindberg ? Oui, mais autant que Molière, Shakespeare, ou beaucoup d’autres.

J’ai eu du plaisir à piocher dans l‘œuvre immense de Strindberg. Le tempérament de ce Suédois apparaît à travers ses pièces. Ce sont donc ces personnages tourmentés comme il l’était lui même que j’ai trouvés intéressant de faire connaître à notre public.

 L’intrigue ne se construit pas comme dans le théâtre traditionnel français. Les personnages déroutent par leur caractère, se modifient tout au long de la pièce. Notre public cartésien, les suit juste le temps qu’une volte face, presque invisible, les fait partir dans une autre direction et ainsi jusqu’à la fin. C’est un exercice passionnant pour le metteur en scène – et les comédiens – de jouer au chat et à la souris avec le spectateur.

 Une fois le rideau baissé, on ne peut se passer de réfléchir à ces êtres si compliqués. On avait pour eux des solutions tellement plus simples ! Et alors ? Crois – tu, cher public, que l’on ne rencontre pas tous les jours dans notre société des gens qui ont pour devise «  pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »

Eh bien c’est cela qui m’a plu en Strindberg : à travers ces personnages qui nous paraissent si loin de nous, n’est-ce pas une grande partie de notre humanité de la fin du 20ème siècle que nous trouvons ? Et au-delà, n’est-ce pas tout simplement l’homme ? L’homme avec ses contradictions, ses volte-face, ses engouements et ses dégoûts, ses enthousiasmes et ses désespérances ?

Mais j’aurais aussi aimé monter Lorenzaccio (50 personnages), ou la tempête (30 personnages), des costumes, des décors… Alors retournant la formule, faisons simple quand on ne peut pas faire compliqué, je me suis orienté vers Strindberg…ce n’est pas si mal…

                                                                                                                    Jean Paul Vittoz.

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STRINDBERG ( 1841 – 1912 )

Toute sa vie, Strindberg aura été un écorché vif : insatisfait permenent, il passa sa vie à se chercher.

Son enfance est rendue pénible par son caractère ombrageux. Pourtant, compte tenu de l’époque, il est élevé dans un milieu sensible aux classes sociales. Notion qui échappait à la bourgeoisie de Stockholm. Inscrit à l’université, il essaye le théâtre, puis la peinture, la musique. En 1874, il entre pour 8 ans à la bibliothèque royale de Stockholm.

Premier mariage en 1877, puis deuxième en 1892, troisième en 1901 et dernier divorce en 1904.

Il supportera difficilement une femme qu’il considère comme «  une madonne et un vapire, l’esprit du mal, un ange égaré sur la terre ».

Il se passionnera en sociologie, puis pour le naturalisme à la Zola lors d’un séjour en France d’où il attaque les institutions suédoises.

En 1889, il retourne en Suède et en 1892, part pour Berlin où il écrit ses pièces en un acte qui sont des merveilles de mécanique de précision dans l’analyse de « son » personnage : posé puis pesé, puis défait annihilé pour ses doubles, ses reflets, ses fantômes.

Il passe en Autriche, en Angleterre, revient en France, écrit en Français. Il se fixe définitivement à Stockholm en 1899. Il est enfin reconnu dans son pays.

Pour son 63ème anniversaire en 1912, la ville de Stockholm organise des fêtes en son honneur.

Il meurt la même année.

« Bénis-moi mon Dieu, bénis ton humanité

Qui souffre, car tu lui a donné la vie

Et moi, d’abord qui ai le plus souffert,

Qui ai le plus de souffert de la douleur

De ne pouvoir être celui que je voulais ! »

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