La Parenthèse

de Borel Pierre

L'EDF-SEPTEN fêtait son 20 éme anniversaire le 2 Décembre 1988 à l'espace tête d'Or de Villeurbanne.

A cette occasion, le comité des fêtes avait sollicité le THEATRE PARTS COEUR pour illustrer cet anniversaire.

Le thème : Des comédiens répètent un spectacle. Mais les répétitions sont émaillées d'incidents divers, à commencer par la rencontre avec l'auteur.

"Mais je rêve, de la pub dans mon spectacle sur le 15 milliardième anniversaire de la création de l'univers !"

L'équipe lui explique alors qu'il a bien fallu trouver un sponsor et que justement EDF voulait un spectacle sur le 20éme anniversaire de l'ére nucléaire. Alors au prix de quelques coupures, on s'arrange.

 

L'auteur, Pierre Borel, agent EDF-SEPTEN, de formation scientifique, a voulu tenter un parallèle entre la création de l'Univers avec la "condensation" de l'énergie en noyaux et l'épopée nucléaire qui depuis 40 ans, s'acharne à casser les noyaux pour récupérer la précieuse énergie.

Avec Marie Line Champion, Hélène Faure, Catherine Garozzo, Anne Barbier, Marie Devroe, Henri Simon, André Rambeau., Jean Marie Lequesne et Christian Ventard, mise en scène de Philippe Guini

Durée 30 minutes, enregistrement vidéo disponible.

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La parenthèse, ou l'impromptue de Villeurbanne

 

Salle obscure, rideaux fermés  Au commencement était le néant. Sombre et monotone. En fait même pas sombre et même pas monotone. Rien. Absolument rien. Et encore. même pas rien. Juste le néant. Et encore...

 Pour vous faire une idée, disons que les choses ressemblaient à une salle de spectacle plongée dans l'obscurité, avec une scène vide, et devant laquelle en plus les rideaux seraient fermés. Vous voyez ce que je veux dire ? Vous voyez ? Non ? Alors vous y êtes.

 Le néant. n'était autre qu'une éternité sombre et vide. Un perpétuel instant de monotonie. Une uniformité infinie. Un infini sans ampleur.

 Les choses avaient toujours été ainsi. Et elles auraient pu le rester.

 Mais un beau jour, un jour sans jour, comme tous ceux qui peuplaient l'éternité d'alors, un jour, le néant eut l'idée d'ouvrir une parenthèse.

 Les rideaux s'ouvrent, mais la salle reste dans le noir

 MOMO - Oui. Mais il ne suffit pas d'ouvrir une parenthèse. Encore faut il y mettre quelque chose à l'intérieur.

  Pour vous faire une idée, disons que tout ressemblerait à une scène de spectacle plongée dans l'obscurité, mais avec cette fois les rideaux ouverts. Vous voyez la différence ? Vous voyez ? Non ? Alors... Que la lumière soit...Il essaie en vain d'allumer un briquet              

 MOMO - J'ai dit, que la lumière soit... Coco... Où est Coco.

 LILI - Qu'est ce qui se passe encore ? C'est mon entrée en scène ?

 MOMO - Je cherche Coco, le machiniste. Tu ne l'aurais pas vu des fois ?

 LILI - Qui veux tu voir dans un tel noir ?

 MOMO - Il m'a refilé un briquet qui ne fonctionne pas. Il va m'entendre.

 LILI - En l'occurrence, c'est bien tout ce qu'il pourrait faire.

 MOMO - Lili, s'il te plait, ce n'est pas le moment.

 LILI - Bon, En bref, ce n'est pas mon entrée.

 MOMO - Ecoute, S'il n'y a pas de lumière, personne ne fera son entrée.

 LILI - Crois bien que je m'en souviendrai, de cet

impromptu.

 MOMO - Bien... Mesdames et messieurs, j'ai bien peur que les impératifs techniques compromettent la poursuite normale de ce spectacle. Nous allons néanmoins tenter un dernier essai... Que la lumière soit.

 COCO - Voilà, j'arrive.

La musique du film publicitaire "Des hommes au service des hommes" commence à retentir, Coco rentre en bleu de travail, en tenant une ampoule à la main. Alors qu'il approche, la lumière de scène commence à monter.

 BOBO - sortant du public Mais qu'est-ce donc ? Non mais je rêve. De la pub. De la pub en plein milieu du spectacle. ais où a t-on déjà vu cela ?

 COCO - Ne criez pas après moi. C'est Momo qui...

 MOMO - Merci Coco. Mais monsieur. Est ce donc des manières que d'intervenir ainsi ? Monsieur. En tant que metteur en scène de cet impromptu...

 BOBO - Monsieur. En tant qu'auteur de cet impromptu...

 MOMO - Ah, c'est vous le...

 BOBO - Alors moi je vous écris un texte grandiose, somptueux, pour fêter le quinze milliardième anniversaire de la création de l'Univers, et vous, voilà ce que vous en faites.

 MOMO - Ne pleurez pas. Il est très bien, votre texte. Seulement, nous, la création de l'Univers, on n'a pas les moyens.

 BOBO - Alors ?

 MOMO - Alors nous nous sommes trouvés un partenaire qui consent à financer votre spectacle. Seulement...

 BOBO - Seulement ?

 MOMO - Il a fallu faire quelques petites modifications, quelques concessions.

 BOBO - de quel ordre ?

 MOMO - Eh bien... On ne parlera plus du quinze

milliardième anniversaire de la création de l'Univers,

mais du vingtième anniversaire de l'Ere Nucléaire.

 BOBO - ...

 LILI - Je sens qu'il y a de l'électricité dans l'ère.

 COCO - Il y a de l'eau dans le gaz.

 LILI - Cà, ça me touche moins.

 BOBO - Et tous ces gens là, ils ne sont donc pas venus pour assister à mon spectacle sur l'origine des temps ?

 MOMO - Si vous voulez mon avis, eh bien... pas vraiment.

 BOBO - En somme j'étais le seul à n'être pas au courant.

 COCO - Au courant de l'avis, hé.

 LILI - Tais toi. Tu vois bien qu'il souffre.

 MOMO - Vous savez, moi, je n'ai pas le choix.

 BOBO - Dites. Votre partenaire financier. Il y a moyen de le rencontrer ? Il n'est pas dans la salle des fois ? J'aurais certaines choses à lui dire.

 MOMO - Ma foi...D'accord. Allons y. Après tout moi aussi j'aimerais me faire entendre.

 COCO - C'est cela. On ne va pas se laisser faire.

 LILI - Il nous faut réagir, comme disait mon ancien mari un jour où il avait de la tension.

 COCO - Et qu'a t-il fait ?

 LILI - Il a disjoncté.

 COCO - Oh pardon.

LILI - Il n'y a pas de quoi, c'est la seule fois où il a réussi à faire sauter quelque chose.

 COCO - Qu'est ce à dire ?

 LILI - Il y a des jours où j'envie les fusibles.

 MOMO - Monsieur-dame. En tant que metteur en scène de cet impromptu...

 BOBO - Monsieur-dame, en tant qu'auteur de cet impromptu...

 EDF H+F - Messieurs. En tant que producteur de cet impromptu j'aimerais vous signifier la confiance que j'ai de vous voir mener à bien la noble tâche qui est la vôtre.

 EDF F - Car le vingtième anniversaire du Septen, ce cheval de bataille du nucléaire Français, orgueil de l'E.D.F que je représente ici...

 EDF H - ... ne pourra se passer de la présence d'artistes comme vous. Laissez moi vous conter. Au commencement...

 BOBO - Permettez, ça c'est moi qui...

 MOMO - Laisse faire le conteur E.D.F.

 EDF F - Au commencement, L'Univers n'était qu'énergie. Energie et espace. Et plus l'espace grandissait, plus l'Energie se diluait, pour finir par se condenser en atomes, et les atomes en étoiles, et les étoiles en galaxies.

 COCO - Alors la voie lactée, c'est du condensé ?

 EDF H - Bien, bien plus tard, l'Humanité devait voir le jour. Mais le jour ne lui suffisait pas.

 LILI - Il lui fallait aussi voir la nuit.

 EDF H - L'Energie s'était déjà trop diluée. Si bien que l'Homme ...

 EDF F - Qui est homme et femme comme chacun sait,

 EDF H - ... ressentit le besoin de la faire ressortir de la matière où elle s'était cachée.

 EDF F - Sans cela, lui qui était promis aux plus hautes marches de la création, serait mort sur le même palier que celui qui l'a vu naître. Il s'allonge au sol, Bobo le relève.

 MOMO - Que fais tu ?

 BOBO - Je relève le conteur sur le palier.

 EDF F - Il commença par inventer le feu de bois, puis il maîtrisa le vent, puis les chutes d'eau.

 EDF H - Puis il fit brûler les matières fossiles. Chaque énergie nouvelle marquait le début d'une ère nouvelle.

 LILI - Pour renouveler son énergie, rien de tel qu'un bon changement d'ère quoi !

 EDF F - Cependant, la véritable Energie, celle que l'Univers a caché au coeur des atomes, c'est maintenant que l'Homme apprend à la dompter.

 EDF H - Oui messieurs. La prochaine ère de l'Humanité se construit devant vous.

 EDF H+F - Et je vous offre le privilège d'être au nombre des acteurs de cette aventure.

 MOMO - A propos d'acteurs.

 EDF H - Fini, l'air pollué de l'ère fossile. Dehors le ciel est bleu. Mais... Mais le monde change dedans. C'est la fin du fossile. Place au nouveau né atomique.

 LILI - Changement de dents, faux cils, nouveau nez...

C'est de la vraie chirurgie esthétique.

 EDF F - La face du Monde en est changée. Et puis songez à ce pays qui est le vôtre. grâce à l'énergie nouvelle, il va pouvoir un peu plus satisfaire ce désir d'indépendance qui l'anime depuis le fond des âges.

 BOBO Levant les bras au ciel en forme de v  - J'ai compris... Monsieur-dame. Consentiriez vous à vous mêler à notre jeu ? Vous personnifierez l'organisme qui vous envoie. Vous serez...

 EDF H+F - L' E.D.F.

 BOBO - Parfait. Et toi, Lili, tu seras le Septen. Mon cher Momo, discutons quelques minutes, et repartons sur de nouvelles bases.

 MOMO - Comme çà ? On improvise ?

 BOBO - Pas tout à fait. On a déjà un fil conducteur, on brode.

 LILI - C'est pas l'idéal.

 COCO - Et moi ? Qu'est ce que je joue ?

 MOMO - Toi, comme d'habitude. De tes ampoules et de tes tournevis. Allez. A la régie.

 COCO Reste seul - Ah là. On ne me croit bon qu'à faire le serre vis ici. Mais attendez un peu. Un jour où vous ne vous y attendrez pas, et moi non plus peut être d'ailleurs, je me placerai seul, face à un public, nombreux et attentif, et je lui réciterai un vrai monologue. Et à la fin, les gens applaudiront. Et on verra ce dont le serre vis est capable. Noir

 

* * *

 

Salle obscure Au commencement était le néant. Sombre et... monotone. Vous devez commencer à comprendre de quoi il retourne.

Au commencement donc était le néant. Quand soudain, un événement fantastique, à nul autre pareil, attendu depuis des lustres, allait s'accomplir.

 Musique, cris de bébé, le rideau s'ouvre enfin sur une scène de nativité, Lili Septen et E.D.F sont penchés sur un berceau dans lequel se trouve une maquette de centrale.

 EDF H - Notre dernier né. Notre premier grand rapide.

 LILI SEPTEN - Qu'il est beau. Le fruit de tant d'années passées ensemble.

 EDF H - près de 20 ans déjà. Te souviens tu de nos débuts ? La vie parisienne.

 LILI Extase - Ah...

 EDF H - Nos premiers enfants.

 LILI Extase - Ah...

 EDF H - Les consoles I.B.M.

 LILI Grande extase - Ahhhh, je t'en prie.

 EDF H - Et la conquête du Monde.

 MOMO - Pour que l'humanité puisse voir le jour, il fallait bien que la Terre se soit mise à tourner avant.

 EDF F - A l'aube de l'humanité, elle tournait tellement vite que les hommes avaient du mal à la suivre. Et c'est comme cela qu'elle les faisait marcher, les hommes.

 EDF H - Mais plus les hommes marchaient, plus ils entraînaient la Terre sous leur pas. Et plus la Terre tournait, plus les hommes marchaient, marchaient, marchaient, marchaient à la surface du Monde.

 COCO - D'où l'idée selon laquelle la terre est un grand marché extérieur.

 MOMO - Coco !

 COCO - Ben quoi. Que les gens sachent où l'on veut en venir.

 MOMO - Et tu sais, moi, où j'aimerais que tu ailles ?

 MOMO COCO ensemble - A la régie.

 EDF H - Permettez, cà...

 EDF F - C'est nous qui ...

 COCO - Bon. J'y vais.

 MOMO - Je reprends... Les hommes marchaient, marchaient, marchaient... Jusqu'au jour où, dans un excès de gravité, la Terre fit tomber tout le Monde.

 LILI - Alors, les hommes, qui en avaient un peu assez de se laisser marcher dessous, s'installèrent, et vécurent.

 MOMO - Mais l'immobilité n'est pas leur propre. L'envie de partir reprenait parfois.

 EDF H - Ils se payaient parfois un petit extra, et repartaient effectivement.

 MOMO - Ainsi, de proche en proche, les petits extra terrestres conquirent le Monde.

 LILI - et quand le monde fut conquis, il laissa les hommes en paix... Ils choisirent alors de créer des frontières, et de se faire la guerre.

 EDF F - Aujourd'hui la guerre est économique.

 EDF H - Technologique.

 EDF F - Elle doit bien prendre en compte l'existence des frontières afin de mieux les ignorer.

 EDF H - Elle doit toujours viser à conquérir le Monde.

 LILI - Et pendant ce temps, lui, continue sagement de tourner.

 EDF H à Lili - Nous avons vécu tout cela, tous les deux, dans notre tour. Te souviens tu de la tour ? Une grande tour. Haute. Haute. Pour voir le Monde de haut.

 COCO - Une tour qui aurait grimpé jusqu'aux étoiles, si elles s'étaient trouvées à la hauteur d'un 28-ème étage. Moi, j'étais au second. Forcément, le premier, c'était la salle des machines. Au-dessus, il y avait les vice-sous chefs, au dessus encore les sous chefs, au dessus les vices chefs, et tout en haut, les chefs. Et au dessus des chefs, qu'y a t-il ? Plus rien ? Mais si. il y a les couvre chefs.

Voulez vous que je vous dise ? pour arriver à couvrir les chefs, eh bien chapeau.

 MOMO - Coco. Tu n'es pas sous chef, tu n'es pas vice chef..

 COCO - Non. Je suis sous vis. Je sais. Je retourne en régie.

 MOMO - Veuillez nous excuser, cher public.

 EDF F - Peut on m'expliquer ce qui se passe ici ?

 LILI - Oh, c'est très simple. Coco est notre régisseur-machiniste-accessoiriste-éléctricien. Mais il se croit aussi une âme d'acteur écrivain. Il s'écrit des monologues. Alors de temps en temps il vient nous réciter un bout de ses oeuvres, en pensant faire sensation.

 EDF H - Pour ce qui est de faire sensation, c'est réussi. J'espère qu'il ne t'a pas fait peur, mon petit. (Il prend la maquette, comme pour la bercer. Mais celle ci a... des fuites.) Mais, qu'est ce que c'est ?

 LILI - Ce n'est rien, une erreur de jeunesse, cela lui passera.

 MOMO - Coco, coco, qu'est ce que c'est que cà ?

 COCO - C'est Creys Malville, pourquoi ?

 LILI - Tu n'as rien d'autre à nous proposer ?

 COCO - Coco a toujours autre chose.

 MOMO - Et quoi donc ?

 COCO - devinez.

 MOMO - Eh bien apporte le.

 COCO - Apporte le qui ?

 MOMO - Allons, bon. Coco, s'il te plait, Apporte nous ce que tu as à nous proposer.

 COCO - Mmmmm.

 LILI - S'il te plait Coco.

 COCO - Bon, j'arrive. (Il arrive effectivement avec un électrophone).

 LILI - Qu'est ce ?

 MOMO - Un électrophone ?

 COCO - C'est beaucoup plus que ça. Regardez. A gauche, une prise pour le haut-parleur de gauche. A droite, une prise pour le haut parleur de droite, donc la boite qui est entre les deux est une entre-prises.

 LILI - Le voila reparti.

 COCO - Vous aimeriez savoir ce qu'il y a dans une entreprise qui tourne ? Il suffit de découvrir le dessus de l'affaire. (il ouvre le boîtier) Regardez. Regardez la dans sa coquille. C'est la tête. Et qu'est ce que ca fait une tête ? Ca lit. Ca lit beaucoup. Ca lit des notes. C'est pour cela qu'on l'appelle la tête de lecture. Elle a de la galette tous les jours, la tête, qu'on vient lui apporter sur un plateau. Mais la galette, même au son, c'est pas du gâteau.

 C'est pour cela que la tête a besoin de bras pour la soutenir. Ici, il s'agit d'un vrai bras droit.

 Des têtes, des bras, une boite pour contenir le tout. Et que manque t-il pour qu'une bonne entreprise tourne ? L'électricité. En toute période, l'entreprise doit se mettre au courant de se qui arrive dans son secteur. si c'est une grande boite, elle peut être comme ça en prise avec le monde entier. C'est ce qu'on appelle la prise de terre. Mais celle ci n'est pas une grande boite. Regardez. Elle n'est pas à la masse vu qu'il lui manque un brin.

 LILI - J'ai perdu le fil.

 MOMO - L'EDF y pourvoira.

 EDF F - Mais l'EDF aussi est une entreprise. Retrouvez donc le fil perdu et votre boite fera l'affaire. Merci Coco.

 MOMO - Et reprenons aussi le fil de notre histoire. <en place tout le monde. Allez y.

 EDF H - 20 ans déjà. Te souviens tu de la suite ?

 LILI - La vie provinciale.

 EDF H exstase - Ah.

LILI - La serre tropicale.

 EDF H extase - Ah.

LILI - Des consoles informatiques qui ne manquent pas de caractères

 EDF H - Sans doute pour cela qu'elles nous laissent sur la touche.

 LILI - Le Ditriplan.

 EDF H - Et un coup de barre à babord.

 LILI - Et un coup de barre à tribord.

 EDF H - Et un coup de barre. Un.

 LILI - Et puis...

 EDF H - Et puis ?

 LILI - Le théâtre Parts Coeur.

 EDF H grande extase - Ahhh...

 LILI - Et tout, tout l'avenir devant nous.

 EDF H, LILI ensemble, grande extase - Ahhh...

musique, fondu au noir.

 COCO à bicyclette - Et il tourne, le Septen. Comme le Monde il tourne. Comme une grande entreprise de Terre, il tourne. Comme les roues d'une bicyclette il tourne. Tenez, vous connaissez beaucoup de cadres qui travaillent à la chaîne ? Et pour ce qui est de se mettre en contact avec le Monde, les cadres, ils connaissent un rayon.

 Et il avance le septen, Sans se déchaîner pour ne pas y laisser des dents, il roule. Il a déjà beaucoup roulé. Il a donc bien le droit, parfois, de regarder son passé. C'est pourquoi il s'est payé un rétroviseur, histoire de réfléchir sur le chemin parcouru sans quitter des yeux les obstacles, devant. Il se méfie bien un peu, mais il se sert de ses actions d'éclat pour protéger ses arrières, et pour projeter vers l'avenir. Avec cela, il continuera à avancer. Car il n'est pas car il n'est pas question de laisser venir le dilemme de la chutte ou de la mise à pied.

 (Au vélo) Toi ? Disparaître ? Allons. Tu veux me faire marcher. L'heure n'est pas encore venu de refermer la parenthèse.

 BOBO - OK, Coco, ça colle. Tu peux remonter à ton poste.

 COCO Au vélo - Je termine une petite mission et je reviens. Toi tu restes là, j'ai envie de retrouver mon siège à mon retour.

 BOBO - N'aie pas peur, il est enchaîné au plateau.

 COCO - Surtout que c'est l'un des rares sièges où l'on peut prendre la direction en mains.

 BOBO - Agir sur sa direction est un privilège rare.

 COCO - Qui se trouve au bout de la fourche.

 MOMO - Coco. Tu anticipes un peu. Notre spectacle pour le bi-centenaire c'est pas pour tout de suite.

 COCO - Attends un peu. La roue tourne, tourne...

 BOBO - Bon. Bravo tous. Alors Momo. Tu vois, tout cela présente bien.

 MOMO - tu veux rire. Tout n'a été qu'un amalgame de bribes de morceaux de bouts de scènes entrecoupés de disputes et d'incidents.

 BOBO - Tu crois vraiment ?

 MOMO - Les gens nous en veulent, je suis sûr.

 BOBO - Crois tu ? J'ai entendu notre partenaire E D F nous conter l'histoire de l'Energie, j'ai vu jouer celle du Septen,  Coco nous a parlé d'entreprises, d'hommes, nous avons tous les éléments. Que diable les gens voudraient ils de plus ? demande leur.

 MOMO - Mais si je demande, bien sûr, ils ne vont pas vouloir se montrer méchants. N'empêche. Ils étaient en droit d'attendre plus.

 BOBO - Enfin, quoi donc ? Que manque t-il selon toi ?

 MOMO - Peut être... un lien entre tout ça.

 BOBO - Réfléchis un peu. Le lien, c'est tout simplement notre histoire. L'histoire d'une troupe de théâtre en train d'improviser le spectacle qu'elle joue. Avec les déboires propres à toute entreprise, avec les personnages, petits, grands, typiques de beaucoup d'entre elles. Et de la leur, j'en suis sûr. Je suis sûr que le public a marché.

 MOMO - Peut être. Mais tout est loin d'être parfait.

 BOBO - Mais tout est loin d'être imparfait aussi. Pour ce spectacle comme pour toute aventure tant soit peu humaine, celle de l'énergie comme la nôtre, il y a des problèmes. Demande leur, ils ne te diront pas le contraire. mais il y a surtout bien des choses concrètes. Et la passion en plus.

 MOMO - Je ne sais pas. Je vais y réfléchir.

 BOBO - Tu réfléchiras une autre fois. En attendant, allons boire à la santé du Septen.

 MOMO - A propos, et ton projet pour le quinze milliardième anniversaire de la création de l'Univers ?

 BOBO - Je le garde sous le coude. Je le ressortirai un peu plus tard. Peut être pour le vingt milliardième anniversaire.

                Noir final

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