LE CHANT DU FANTOCHE LUSITANIEN

de Peter WEISS

 

« Fantoche : marionnette articulée, personnage sans consistance ni volonté qui est l’instrument des autres, tireurs de ficelles exerçant un pouvoir qui n’a pas pour finalité la philantropie. »

L'histoire du Fantoche raconte la colonisation de l'Angola par le Portugal à une époque lointaine. Nous avons tous lu ou rencontré d'autres histoires de colonisation, et nous avons tous rêvé des images d'Epinal exotiques. Aujourd'hui, les colonisations sont en voie de disparition. Mais le mécanisme n'est pas rouillé, il emprunte seulement des trajectoires plus sophistiquées, et les images épineuses n'illustrent plus les livres d'histoire.

Peter Weiss n'était pas un visionnaire. Peut-être avait-il compris comment ça marche en nous faisant bien entendre que nous sommes extraordinairement habiles à rêver que ça ira mieux quand ça ne va pas bien. Equipés que nous sommes de notre conscience et de notre récente et fabuleuse capacité à quitter les lieux – navigateurs émérites des espaces informatiques. Peut-être devient-il urgent d'atterrir. Revenez à la maison, cette autre maison qui est le théâtre dans lequel des actrices et des acteurs, qui chaque fois s'affrontent à de nouvelles expériences toujours plus fortes, vous racontent avec talent une histoire, une belle histoire qui vous regarde et vous ouvre les yeux.

 

Dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale à Lyon du 16 au 24 novembre, et de la Biennale organisée par la ville deVaulx-en-Velin sur le thème de "L'autre et l'échange", le Théâtre Parts-Coeur participe à sa manière aux nombreux animations, concerts ... notamment sur l'Afrique,  en  présentant cette nouvelle création.

C'est  une relecture de la colonisation de L'Angola par le Portugal, aux accents très contemporains, une rengaine des temps anciens qui ressemble à s'y méprendre à une chanson des temps modernes.

Jacques André

J Y Bonnet

Meral Michel

Genevieve Giraud

Noelle Scotto di Rosato

Thi Truong

Marie Claude Villeminot

 

Salle « LES AMPHIS »

rue Pierre Cot, VAULX-EN-VELIN

 

12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20 novembre 2002 à 20h30

matinée le 17 novembre à 15h00

Entrée : 10 Euros

8 Euros tarif réduit

(CMCAS, FNCTA, scolaires, groupes, collectivités)

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Des photos de répétitions

 

Le mot du metteur en scène Philippe Guini.

Peter Weiss était un auteur allemand (1916 – 1983) né près de Berlin. A l'avènement de l'hitlérisme, sa famille se réfugie à Londres puis à Prague et ensuite à Stockholm, il réside après la guerre. D'abord peintre, il se tourne ensuite vers le récit autobiographique, puis le théâtre où il acquiert une audience et une reconnaissance mondiale avec notamment "Marat-Sade et l'instruction".

Peter Weiss entreprend à travers son œuvre une dénonciation des déformations - désinformations – de l'histoire officielle, et établit une théorie ou convention de la reconnaissance de la vérité, qui se révèle ou se conquiert par delà les omissions ou mensonges qui édulcorent l'histoire "H".

 Sans le paradoxe de la forme, qui nous confronte sur la scène à l'expression dramatique d'une surprenante théâtralité du grotesque, les dix thèses que rédige Weiss, pour justifier la relation constante de son œuvre avec le monde qui l'entoure, nous éloigneraient de ce théâtre d'agit'prop' des années 70.

Paradoxalement, et très singulièrement, le théâtre de Weiss travaille dans la satire, dans une dérision qui fleure la parodie mais n'abandonne jamais le sens. Et le sens, c'est le tout ça de l'individu, depuis son miel jusqu'à son vinaigre.

 Philippe GUINI, septembre 2002

Un article paru dans MULTIPRISE de Novembre 2002 : Article