IL CAMPIELLO

ou la petite place,

De Carlo GOLDONI, Texte français de Valéria Tasca.

 

Il Campiello n' est pas autre chose que la petite place centrale bordée d'habitations et à fleur d' eau où viennent se confronter les humeurs parfois débordantes des riverains. Précisons que la scène se tient dans un village tout proche de Venise vers la fin du XVIIIème siècle

Dans ce village, les habitants tournent en rond. Les jeunes filles n’espèrent qu’une seule chose : trouver un mari. Certaines de leurs mères, veuves très tôt, leur embrayent le désir dans une vie à refaire. Vient alors un noble chevalier qui tombe amoureux de l’une des jeunes filles, il invite alors tous les habitants à des festivités…

Distribution :

Elisabeth Blanc Gasparina
J Y Bonnet Anzoletto
Philippe BUATHIER Le Chevalier
Roland Marion Nino
Bruno MICHEL Zorzetto
Martine MOHAMED Gnese
André Rambeau Fabrizio
Xavier REDON Sansuga
Genevieve Giraud Orsola
Noelle Scotto di Rosato Catte
Thi Truong Lucietta
Marie Claude Villeminot Pasqua
Costumes  Claudie Lacaze
Coiffure Noëlle SCOTTO di ROSATO

 Régies Françoise Brisard Kalenitch, Philippe GUINI

Conception décor, bande-son, lumière, costumes, affiche, Philippe GUINI

Photographies Thi TRUONG

Merci à Bernard pour son coup de main sur le décor

 Production au CCO de Villeurbanne du 2 au 11 novembre 2000.

 

Photos du spectacle

 

 

***

Le mot du metteur en scène Philippe Guini

Rien à écrire. Plus le travail avance et plus de lacunes y apparaissent. Une comédie, c’est une comédie, c’est léger, distrayant. Le piège.

Goldoni a construit « Il Campiello » comme l’araignée tisse sa toile. Accrochée à un fil, la vision globale est impossible. Se résoudre à une approche superficielle, partielle, partiale, n’es pas intellectuellement honnête dans le registre des valeurs caduques à ce jour, n’en déplaise.

L’histoire de « Il Campiello » est simple et fondamentale. Plutôt « était » car elle ne paraît plus nous concerner, même si les détours contemporains ont le même moteur. Mais l’hésitation et l’interrogation poussent elles aussi à un autre détour dont il faut se garder. Ne pas donner une dramatisation étrangère à la structure du texte, même dans une approche superficielle. Quand le choix d’une volonté collective s’est imposé, la nécessité d’un espace « décor » - qui réponde à la traduction d’un langage accessible, et d’une lecture lisible des relations des personnages acteurs/acteurs et des relations acteurs/spectateurs, pour parvenir à la cohérence d’un fonctionnement dramaturgique – fut admise.

Car il y a dans « Il Campiello », entre autres, des hiérarchies de valeurs morales, et aussi, avec prudence, des valeurs économiques. Le social et le philosophique y sont des ramifications auxquelles il faudra creuser le lit.

Le climat de « Il Campiello », qui n’est pas celui des émotions mais le climat météorologique, est l’hiver, le froid, la neige. Schématiquement, il y a de la couleur blanche et de la couleur noire, dans lesquelles circulent l’être, l’individu, la vie irréalisée, qui tendent vers une réalisation presque toujours et historique.

Deux siècles et demi nous séparent et nous relient aux personnages de Goldoni. Il n’y a pas d’issues dans le Campiello. Tout autour, il y a de l’eau, il n’y a pas de barques. Des deux issues sur la scène, l’une est l’auberge – « ce que manger veut dire » - l’autre pourrait être l’expurgation – « ce que vider veut dire » - mais il n’y a pas de mécanisme, pas de purgatoire de religion de l’inconnu, quelque chose d’autre, un autre possible…

A l’intérieur de la place, les circulations ressemblent au parcours de l’araignée ; il y a un tissage incessant, un langage codé, compact et fissuré, une exacerbation. A l’intérieur, des prémices sociaux cahotent sur l’anecdotique. La toile a aussi son papillon, chevalier pédestre. Elle a aussi sa vigie, comme à l’entrée de la ruche.

Cela donne le sentiment d’une gestation dont l’éclosion est constamment retardée par l’immobilisme d’une espèce de gardien de système connoté et dont le paradoxe est néanmoins évident.

C’est partiellement ce à quoi tentent de répondre le travail de la scénographie et de la mise en scène de « Il Campiello », entre autres les recherches et le travail dans le jeu de l’interprétation des personnages. Un jeu qui provient et qui contient encore les subsides de la Commedia dell’arte, qui pour nous profanes, s’originent dans d’autres formes dramatiques de notre culture.

 Ph. Guini.

RETOUR sur la page des productions du TPC